Il existe à ce jour plusieurs adaptations au cinéma du chef-d'œuvre de Charles Dickens. La version de David Lean reste l'une des plus réussies. Oliver Twist, orphelin pauvre dans l'Angleterre victorienne, doit faire face chaque jour à la cruauté des adultes qui semblent avoir oublier qu'ils ont eux-mêmes été des enfants autrefois. Comment trouver sa place dans un monde où l'on ne vous donne pas votre chance ? Oliver Twist est un récit d'initiation poignant sur la lutte de l'innocence contre la cruauté. Cette opposition est brillament mise en scène par David Lean qui utilise des décors très réalistes qui rendent compte de la pauvreté dans laquelle vivent les personnages. Il recourt également à un jeu de lumière et d'ombres qui symbolisent le conflit, le bien et le mal, l'enfance et la réalité des hommes.

Dans son périple, Oliver fera plusieurs rencontres, bonnes ou mauvaises : dans les bas-fonds de Londres, il trouve refuge parmi une bande d'enfants qui, comme lui, sont des laissés pour compte qui survivent grâce à de petits larcins. Tous vivent sous la coupe du vieux Fagin, aussi bienveillant que manipulateur, qui les protège et se sert d'eux pour récolter plus d'argent. Avec Fagin et « ses enfants », Oliver trouve une nouvelle famille. Mais le destin l'amènera à faire la connaissance de Monsieur Bronlow qui le sortira d'une situation difficile et le transportera chez lui dans un quartier riche. Avec M. Brownlow, Oliver découvrira un autre monde, où la bonté est reine et où la lecture mène à la connaissance du monde. Sa maison est comme un paradis sur terre. Deux foyers, deux familles, deux pères de substitution s'offrent à Oliver Twist. Si Fagin profite de l'innocence d'Oliver pour commettre de vils méfaits, M. Brownlow lui apporte l'opportunité de vivre et de grandir paisiblement.

Le film est donc un hymne à l'enfance mais aussi à la justice : il faut protéger les innocents de la dureté de la société, de cette misère sociale qui pousse les gens à devenir sournois et parfois brutaux. Parmi ces derniers, il y a le tyrannique Bill Sikes, le grand méchant de l'histoire, prêt à tout pour affirmer son autorité et protéger ses intérêts. Mais Dickens nous montre que la justice est toujours supérieure aux plus fourbes criminels. 

Le film brille pour la qualité de son interprétation : Oliver est joué par le jeune John Howard Davies au visage d'ange. Quant à Fagin, Alec Guiness trouve l'un des ses plus grands rôles : méconnaissable derrière son maquillage, il parvient à alterner tendresse et méchanceté. Fidèle au roman de Dickens, David Lean livre un récit bouleversant sur l'enfance et l'espoir de vivre dans un monde heureux.

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